Musée
Jacquemart-André
Un lieu d’Histoire
Edifié à la fin du XIXe siècle dans le nouveau Paris d’Haussmann par Edouard André et son épouse Nélie Jacquemart, couple de grands collectionneurs, cet hôtel particulier propose la découverte d’espaces habités au XIXe siècle et d'expositions temporaires d'envergure internationale.
1833
Edouard André
Edouard André naît le 13 décembre 1833 dans une famille de riches banquiers protestants originaire du Sud-Est de la France qui connut son apogée sous le Second Empire.
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D'après Franz Xaver Winterhalter, Portrait d’Ernest André, vers 1850, huile sur toile, Musée Jacquemart-André, Paris - © Institut de France / Culturespaces
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D'après Franz Xaver Winterhalter, Portrait de Louise Mathilde Cottier, vers 1850, huile sur toile, Musée Jacquemart-André, Paris - © Institut de France / Culturespaces
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D'après Franz Xaver Winterhalter, Portrait d’Edouard André, 1845, huile sur toile, Musée Jacquemart-André, Paris - © Institut de France / Culturespaces
Au début du XIXème siècle, Dominique André, grand-père d’Edouard, s’établit à Paris et s’associe à François Cottier, qui le seconde dans les affaires de la banque André. Les deux hommes jugent bon de resserrer leurs liens par le mariage de leurs enfants : Ernest André et Louise Mathilde Cottier. Edouard est le seul enfant né de cette union.
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Franz-Xaver Winterhalter, Portrait d'Edouard André en uniforme des guides de la Garde impériale, 1857, huile sur toile, Musée Jacquemart-André, Paris - © Culturespaces / C. Recoura
A 18 ans, il entre à Saint-Cyr, dont il sort officier de l’un des régimes d’élite au service personnel de Napoléon III. Mais plus enclin aux fastes de la cour des Tuileries, il préfère démissionner. Il reprend en 1864 le siège de député de son père et décide alors de mener une vie très parisienne.
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Henri-Désiré Van Blarenbergue, Boite : Vue du jardin public de l’Arsenal, miniature peinte sur velin, or guilloché, émail, doublée d'écaille, 5 x 6,5 cm, Musée Jacquemart-André, Paris - © Institut de France / Studio Sébert Photographes
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Manufacture Royale de porcelaine de Sèvres/décor de Charles-Nicolas Dodin, Cuvette faisant partie d’une pâture en trois pièces avec deux vases hollandais, vers 1763, Musée Jacquemart-André, Paris - © Institut de France / Studio Sébert Photographes
En 1860, Edouard André débute sa collection avec de petites pièces d’orfèvrerie, de joaillerie, de céramique, des miniatures et des tapisseries. Il acquiert également des peintures des artistes de son époque tels que Delacroix, des peintres orientalistes et des paysagistes de l’école de Barbizon.
1869 - La construction de l’hôtel particulier
1869
La construction de l’hôtel particulier
Dès 1860, Napoléon III a confié au préfet Haussmann la réalisation d’un vaste plan d’urbanisme qui modifie profondément la physionomie de Paris : des quartiers sont détruits et des axes rectilignes sont tracés de la périphérie vers le centre.
1869 - La construction de l’hôtel particulier
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Vue du boulevard Haussmann à Paris, dont la construction s'est terminée en février 1877, gravure - © Bridgeman Images
Sur le boulevard Haussmann nouvellement tracé, Edouard André achète un terrain pour se faire bâtir un hôtel. La construction est confiée à Henri Parent. Ce dernier, écarté de la construction du nouvel Opéra au profit de son confrère Charles Garnier, va se surpasser dans la conception de cet hôtel.
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Façade sur rue de l'Hôtel en 1913 - © Fonds Bulloz 1913 / Studio Sébert Photographes
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Façade sur rue - © Culturespaces / Studio Sébert Photographes
Henri Parent réalise, de 1869 à 1876, une vaste et belle construction très inspirée des modèles classiques par son plan parfaitement symétrique et par le décor de ses façades. La construction est en retrait de l'alignement des façades du boulevard haussmannien, créant ainsi une rupture qui attire l’attention.
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Façade sur cour - © Culturespaces / S. Lloyd
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Jardin d'hiver - © Culturespaces / Agence Sofiacome
En 1876, l’inauguration de l’hôtel est un événement : les invités découvrent la rampe à double révolution de l’escalier, son équilibre improbable et la somptuosité des matériaux qui le composent. Ils saluent ce monument comme ils ont salué le foyer de l’Opéra que vient de construire Charles Garnier.
1869 - La construction de l’hôtel particulier
Il est impossible de trouver un plus admirable cadre. Il y avait là toutes les célébrités de la mode et de l’élégance [...] Elles brillaient toutes d’un même éclat. [...] Rien ne manquait d’ailleurs pour faire du bal de M. André une de ces fêtes à sensation, dont les magnificences font époque. Les murs des deux pièces d’entrée, le vestiaire et le vestibule disparaissaient sous une tenture odorante de violettes et de camélias. Les dorures du double salon de danse ruisselaient, étincelantes sous les feux de mille bougies.
Extrait d’un article de L’illustration à l’occasion de l’inauguration en 1876
1872 - Edouard André et Nélie Jacquemart
1872
Edouard André et Nélie Jacquemart
Edouard André décide de faire exécuter son portrait et fait alors appel à une jeune artiste déjà connue à la réputation de portraitiste à succès : Nélie Jacquemart.
1872 - Edouard André et Nélie Jacquemart
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Henri Regnault, Nélie Jacquemart à Rome, 1867, Abbaye de Chaalis
Nélie Jacquemart est née le 25 juillet 1841 dans une famille modeste et a suivi le parcours classique des jeunes artistes à cette époque : passage dans un atelier réputé, envois au Salon de sujets d’Histoire puis réception des premières commandes. Elle réalise l’un de ses premiers portraits en 1868, celui de la fille d’un grand éditeur parisien.
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Nélie Jacquemart, Portrait d’Edouard André, 1872, huile sur toile, Musée Jacquemart-André, Paris - © Institut de France / Culturespaces
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Nélie Jacquemart, Autoportrait, vers 1880, huile sur toile, Musée Jacquemart-André, Paris- © Institut de France / Studio Sébert Photographes
En 1881, Edouard et Nélie se marient, un mariage de raison, conclu entre deux êtres très différents, lui protestant bonapartiste, elle catholique vivant dans un milieu royaliste. Leur union se révèle très réussie. Restés sans enfants, ils se consacrent entièrement à leur œuvre commune : leur collection d’œuvres d’art.
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Grand Salon, image d'archive - © Culturespaces / Studio Sébert Photographes
Un an après leur mariage, Nélie convainc son mari de l’accompagner dans une série de voyages à travers l’Italie, l’occasion de visites dans les salles de vente et chez les antiquaires. Ils font également plusieurs voyages au Proche-Orient. Pendant ce temps, ils font exécuter à Paris des travaux d'aménagement et d'embellissement de leur hôtel pour installer les œuvres qu’ils achètent.
1894 - Nélie veuve, les derniers voyages
1894
Nélie veuve, les derniers voyages
Edouard André s’éteint à l’âge de 60 ans, laissant sa femme désemparée. A cette disparition naturellement douloureuse, s’ajoute une situation qu’elle ne pouvait pas prévoir : un procès intenté par la famille de son mari pour récupérer sa fortune.
1894 - Nélie veuve, les derniers voyages
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Nélie Jacquemart et Edouard André - © Institut de France / Studio Sébert Photographes
Les cousins d’Edouard avaient pris soin, au moment du mariage, de préparer un contrat « sous séparation de biens », s’assurant ainsi de récupérer la fortune familiale. Mais, peu avant sa mort, Edouard fait rédiger un testament léguant l’ensemble de ses biens à sa femme. Accusée de détournement d’héritage, elle finit par remporter le procès.
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Chapelle Primatice, Abbaye de Chaalis - Adobe Stock / photogolfer
Seule, Nélie continue d’enrichir les collections. En 1902, elle entreprend un tour du monde. Elle se rend jusqu’aux Indes. La suite devait l’amener en Chine et au Japon mais apprenant la mise en vente de l’abbaye royale de Chaalis, elle interrompt son voyage et réalise son vœu le plus cher en achetant ce bien.
1913- La naissance du Musée Jacquemart-André
1913
La naissance du Musée Jacquemart-André
Nélie décède le 15 mai 1912. L’hôtel particulier devient alors propriété de l’Institut de France, par un legs fait par sa propriétaire quelques mois plus tôt. Dans son testament, elle affirme son souci d’ouvrir les collections au plus large public pour enseigner à la foule des visiteurs.
1913- La naissance du Musée Jacquemart-André
Dotée d’un grand sens pratique, Nélie Jacquemart a pensé à tous les détails, allant jusqu’à stipuler dans son testament les conditions d’ouverture du Musée et l’endroit précis de chaque œuvre. Elle demande à l’Institut de France, son légataire, de respecter ses aménagements.
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Le salon d’attente du musée Jacquemart-André, Hôtel particulier construit avant 1870 par l’architecte Henri Aubert Joseph Parent (1819-1895) pour Edouard André et son épouse Nélie Jacquemart - © Bridgeman Images
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Le salon rotonde du musée Jacquemart-André vers 1910-20, Hôtel particulier construit avant 1870 par l’architecte Henri Aubert Joseph Parent (1819-1895) pour Edouard André et son épouse Nélie Jacquemart - © Bridgeman Images
Le 8 décembre 1913, le musée est inauguré en grande pompe par le président de la République en personne, Raymond Poincaré. Le succès est immédiatement au rendez-vous, à l’image de la renommée des époux André. On compte 800 visiteurs le lendemain, 1700 le dimanche suivant.
1996 - Culturespaces, délégataire du Musée
1996
Culturespaces, délégataire du Musée
L’Institut de France confie à Culturespaces la charge de valoriser et animer le patrimoine du Musée qui réouvre ses portes la même année. La société organise tous les ans deux grandes expositions temporaires.
1996 - Culturespaces, délégataire du Musée