En raison de l'affluence, la réservation en ligne est très fortement conseillée. Un temps d'attente très important est à prévoir en cas d'achat sur place.
Le jardin d'hiver et l'escalier
Le jardin d'hiver
Le jardin d’hiver est caractéristique de l’art de recevoir qui se développe sous le règne de Napoléon III. Venue de Grande-Bretagne, cette innovation connaît un grand succès. Elle consiste à disposer, sous le couvert d’une verrière, des plantes en pots, le plus souvent exotiques. Cet espace végétal permet aux invités de venir se reposer un instant dans un cadre plus rafraîchissant que les étouffants salons voisins. Ce vestibule pavé de marbre, aux murs revêtus de miroirs, donne accès au très étonnant escalier à double révolution. Les sculptures qui le décorent en font une galerie d'antiques. Mais les plantes qui le garnissent rappellent que cette pièce a d'abord été un jardin d'hiver, inondé par la lumière que diffuse la verrière.
Au moment de l'inauguration de l'hôtel, c'est la pièce qui frappe le plus les contemporains. La revue L'Illustration en rend compte en 1876 : "La merveille de ce palais merveilleux était sans conteste le jardin d'hiver [...] Nos grandes élégantes s'y étaient réfugiées pour éviter la foule. De semblables somptuosités ne sauraient être permises qu'à un souverain ou à un banquier ".
L'escalier
La prouesse architecturale de cette maison est son escalier monumental, curieusement rejeté en fin des appartements, alors qu'on l'attendrait traditionnellement au centre de la construction.
Conçu par Henri Parent, cet escalier est une construction féerique, d'une légèreté surprenante malgré la densité des matériaux qui le composent : le marbre, la pierre, le fer, le bronze. Il s'élève jusqu'à une corniche arrondie qui en prolonge les courbes. Le jeu des miroirs le reflète sur tous les murs et porte l'illusion à son comble.
La fresque de Tiepolo
Pour parachever le décor de cet escalier d’honneur, les époux Jacquemart-André ont placé cette très grande fresque peinte par Giambattista Tiepolo pour la villa Contarini en Vénétie où ils l’ont découverte et achetée en 1893. Elle représente Henri III revenant de Pologne pour prendre la succession de son frère Charles IX sur le trône de France. Il passe par Venise où il est reçu par le doge Contarini.
Un plafond peint par le même artiste représentant “La Renommée annonçant l'arrivée du roi III” complétait le décor de la villa vénitienne. Ce plafond a été remonté dans la Salle à Manger de l'hôtel, aujourd'hui Salon de thé. Heureux temps où l'on pouvait, la même année, acheter un tel ensemble de Tiepolo auquel s’ajoutaient les deux plafonds du Cabinet de travail et du Boudoir.