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Portique vénitien

Francesco Guardi (1712 - 1793)

vers 1760, gouache sur papier, 53 x 39 cm

Pourquoi est-ce un incontournable ?

Francesco Guardi est bien connu pour ses « vues » de Venise, qui rendent si bien l’atmosphère très particulière de la ville. Très tôt, dès 1864, Edouard André achète cette petite gouache et la reconnaît d’emblée comme un chef-d’œuvre.

Chevalet à gauche de la pièce
Le salon des Tapisseries

L’image marie réalisme et fantaisie, utilisant une technique peu fréquente chez Guardi : la gouache sur papier, ce qui donne à la touche une légèreté et une transparence très particulières. La petite place qu’il peint ici, ce « campo » animé de personnages n’est pas un endroit précis de Venise. On chercherait donc en vain à localiser ce portique d’où pend une lanterne, cette église à coupole, ce palais à large escalier. En effet, contrairement à son maître Canaletto, l’artiste ne cherche pas à produire des vues identifiables de Venise, mais plutôt à représenter une vision de la ville, la ville familière. Avec sa lumière toujours changeante, la rencontre du ciel et de la lagune dans une même luminosité diaphane et argentée, l’artiste adopte donc une approche plus sensible et romantique.

En détail

On remarque certaines variantes en comparaison avec la célèbre eau-forte de Canaletto, Le portique à la lanterne, conservée à Venise. Par exemple, chez Canaletto, la lanterne est ouverte alors qu’elle est suspendue à l’arc et fermée chez Guardi.

Le saviez-vous ?

En 1864 et 1865, Edouard André déboursa 18 500 francs pour les deux Canaletto et 290 francs pour le Guardi. Un écart stupéfiant ! L’emploi d’un support en papier et de la technique de la gouache ne suffisent pas à expliquer cette différence.