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Exposition
Van Dyck
Du 8 octobre 2008 au 25 janvier 2009, le Musée Jacquemart-André a organisé, pour la première fois en France, une grande rétrospective de l’œuvre d’Antoon Van Dyck. Cette exposition a constitué l’un des événements culturels majeurs de la rentrée 2008.
Depuis plusieurs années, le Musée Jacquemart-André consacre de grandes expositions à des artistes d’exception. Après Largillière, David et Fragonard, Van Dyck était à l’honneur avec, pour la première fois en France, la présentation inédite d’un ensemble de peintures, complété par une douzaine de dessins prêtés par les collections publiques les plus prestigieuses d’Europe et des Etats-Unis : le Musée du Louvre, le British Museum de Londres, le Rijksmuseum d’Amsterdam, le Nasjonalgalleriet d’Oslo, la Pinacoteca Capitolina de Rome, le Musée de l’Ermitage de Saint-Pétersbourg, le J. Paul Getty Museum de Los Angeles… Pour la plupart d’entre elles, ces œuvres n’ont jamais été présentées au public français.
Le Musée a rendu hommage à un artiste unanimement salué au XVIIe et au XVIIIe siècles comme le plus grand portraitiste européen depuis Titien et dont l’influence sur les portraitistes des siècles suivants fut considérable. Aujourd’hui encore, Van Dyck continue de fasciner par sa virtuosité technique et l’élégance de son art du portrait. L’exposition retrace sa carrière, en invitant le visiteur à suivre l’artiste au fil de ses voyages et de ses sources d’inspiration.
L’exposition s’ouvre sur les jeunes années de Van Dyck et ses premiers pas d’artiste au cœur d’Anvers, sa ville natale. Véritable enfant prodige, Antoon Van Dyck devient, à dix-huit ans à peine, le second de Rubens. Une riche sélection de ses premiers portraits, inscrits dans la grande tradition du portrait flamand, révèle déjà son désir d’assouplir et d’animer ses toiles mais aussi de souligner la noblesse de ses modèles en s’inspirant des portraits de la Renaissance italienne, notamment de la grande tradition vénitienne.
Van Dyck entreprend un voyage en Italie entre 1621 et 1627 pour approfondir sa connaissance des maîtres italiens et devient l’artiste favori de l’élégante société génoise. Il réalise de nombreux portraits tour à tour spontanés ou solennels où son style propre s’affirme à travers l’assimilation de l’art de Rubens, de Titien, des grands portraitistes bergamasques (Moroni) ou de Raphaël.
De retour dans les Flandres, Van Dyck abandonne l’ancienne rigueur flamande. Les œuvres rassemblées témoignent de la grande diversité de ses compositions et de son évolution vers une attitude nonchalante des modèles, une grâce mélancolique associées à un déploiement exceptionnel de parures et de couleurs chatoyantes (Portrait de Maria de Tassis). Son allure raffinée et la splendeur de son mode de vie l’assimilent parfaitement à sa clientèle aristocratique. Il incarne alors l’idéal du « peintre gentilhomme ».
Mais c’est à la cour d’Angleterre, où il s’établit au début des années 1630, que Van Dyck devient véritablement un portraitiste de cour. Dans ses portraits de l’aristocratie anglaise et ceux des membres de la famille royale, l’artiste parvient à trouver un habile compromis entre l’exigence de dignité, de grandeur et une souplesse jusqu’alors absente des portraits royaux. Ce subtil équilibre est particulièrement atteint dans ses portraits du roi Charles Ier. L’exposition s’achève sur un éventail exceptionnel de ces œuvres qui ont fait la gloire de l’artiste.